Journée nationale commémorative de l’appel historique du Général de Gaulle

Hommage

Message de Patricia Miralles, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire à l’occasion de la journée nationale commémorative de l’appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l’ennemi.

18 juin 1940 : dans la déroute, dans le désastre, dans la panique, soudain depuis Londres une voix s’élève : un Français parle aux Français.

En moins de 400 mots irrévocables, dans une étincelle qui deviendra flamme puis embrasement, il appelait les Français, terrassés par l’effondrement devant l’agresseur nazi, à ne pas renoncer à l’espérance.

A quarante-neuf ans, le général de Gaulle sortait de la discipline et de l’obéissance aveugles pour entrer dans l’histoire. Pour s’assurer que le destin de la France ne s’arrêterait pas là, dans un dernier carré le soir d’une bataille, parmi des réfugiés épuisés par l’exode, au pied d’un char détruit se consumant lentement, en écoutant une voix qui renonce au combat.

Seul et démuni de tout, sans armée, sans compagnon ou presque, arrivé la veille comme « un naufragé de la désolation sur les rivages de l’Angleterre », il sait qu’il faut continuer la lutte, à tout prix, pour qu’au jour de la Victoire la France ne soit pas ce pays vaincu de juin 1940.

La première chose à faire était de hisser les couleurs. La radio s’offrait pour cela. Ne sachant rien des hésitations du gouvernement britannique qui auraient pu lui faire rater son rendez-vous avec le destin de la France, mais certain pourtant de l’appui de Winston Churchill, il rédige son allocution.

En moins de 400 mots ciselés, il s’adresse aux sentiments des Français comme à leur raison. Le diagnostic est lucide, la prédiction raisonnée, l’appel pressant, le message sans équivoque : « Quoi qu’il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».

Sans doute, bien peu de Français l’entendirent ce 18 juin. Mais le lendemain, comme ce jour-là, le général parlerait à la radio de Londres. Faisant de ses ondes, même interdites par Vichy, même brouillées par l’ennemi, les fils qui rattacheraient les Français libres aux Français occupés, qui uniraient les résistants à la France et à la République qui, hors du sol national, se maintenaient.

Très vite aussi, les échos de l’Appel du 18 Juin servirent de point de ralliement à ceux qui étaient déjà entrés dans la voie de la résistance ou s’apprêtaient à le faire, parfois sans l’avoir attendu, parfois sans l’avoir entendu, alors que tant d’autres entraient dans la voie de la collaboration.

Les couleurs hissées, il fallait saisir l’épée. Faire que la France et des Français prennent part à la lutte mondiale qui continuait. Ce fut fait. Et il fallait que ce général inconnu soit reconnu comme le chef d’une France en exil, mais combattante et libre. Ce fut fait aussi.

En moins de 400 mots inoubliables, nourris d’une certaine idée de la France, de beaucoup de courage et d’obstination, de beaucoup de clairvoyance aussi, c’est une page lumineuse de l’Histoire de notre Nation qui s’écrivait au milieu de tant d’ombres.

En ce jour, notre gratitude s’exprime envers lui, envers ses compagnons, envers toutes celles et tous ceux qui le suivirent et le rejoignirent. Ils manifestèrent qu’il ne pouvait y avoir de France dans l’asservissement ni dans le déshonneur. Qu’il n’y avait pas de France sans liberté.

 

Vive la République !

Vive la France !